Dans un entretien accordé à nos confrères des Echos, Charles Coppolani, le président de l’Autorité de régulation des jeux en ligne (ARJEL), a tiré un bilan mitigé de l’ouverture du marché des jeux d’argent et de hasard en ligne, cinq ans après la régulation.
Pour Charles Coppolani, le bilan de l’ouverture du marché des jeux d’argent et de hasard en ligne est assez mitigé, avec des points positifs et d’autres un peu moins. « Le premier aspect, incontestablement positif et qui était l’un des objectifs initiaux de la loi de 2010, consiste en la régulation d’une grande partie de l’offre illégale, indique-t-il aux Echos. S’agissant de la lutte contre les sites illégaux, l’action de l’ARJEL, qui est mobilisée en permanence, est efficace pour les paris sportifs et hippiques. C’est plus compliqué pour le poker, mais là où il y a une difficulté, c’est dans la lutte contre les casinos en ligne, qui, je le rappelle, sont interdits en France et ne font donc pas partie de l’offre régulée ». La stagnation du nombre de joueurs accrocs aux jeux en ligne est également un point positif, tout comme la limitation de la corruption sportive. Cependant, le marché reste fragile, comme il l’a expliqué aux Echos. « Seul le secteur des paris sportifs est en croissance sur l’ensemble de la période. Le secteur du poker est en difficulté avec un contraste entre le « cash game » et les tournois. En outre, moins de la moitié des opérateurs en activité ont atteint l’équilibre d’exploitation en 2014 ».
Alors que les opérateurs demandent une baisse de la fiscalité, le président de l’Autorité régulatrice concède que la fiscalité sur les mises est problématique. « J’observe qu’en la matière la France est d’ailleurs de plus en plus isolée en Europe, où se généralise une taxation du produit brut des jeux (PBJ), avec, dans bien des cas, des taux attractifs. Les pays ouvrant aujourd’hui leur marché ont un objectif fiscal, a-t-il souligné. La France doit être attentive à l’évolution de son environnement juridique européen. La jurisprudence de la Cour de justice précise toujours davantage les limitations à l’ouverture des marchés. La Commission souhaite diminuer les charges pesant sur les opérateurs. Nous sommes encore dans un domaine de compétence partagée, mais il y a une poussée vers un marché unique. Si notre marché national n’est pas compétitif, nous aurons à terme un problème ».
Avec les Echos