La décision de la Cour Suprême américaine d’autoriser les paris sportifs dans le pays ouvre la porte à un nouveau marché de plusieurs milliards de dollars, dont certains Etats et opérateurs privés espèrent bien s’octroyer une part.
Après un quart de siècle d’interdiction, les paris sportifs sont à nouveau autorisés dans 49 des 50 Etats américains, le Nevada n’ayant pas été sous le coup de l’interdiction. Une décision très attendue par certains Etats, dont le New Jersey, à l’origine de la saisine de la Cour Suprême, et qui a annoncé qu’il commencerait à prendre les paris dès le 28 mai prochain, mais également de cinq autre Etats, qui avaient eux aussi déjà voté des lois leur permettant de se lancer rapidement. Selon le cabinet spécialisé Eilers and Krejcik, 32 Etats devraient proposer des paris sportifs à moyen terme, avec un chiffre d’affaires estimé à environ 6 milliards de dollars d’ici 2023. Si les 50 Etats se lançaient, ce chiffre pourrait atteindre les 16 milliards de dollars, pour un montant joué annuellement de 245 milliards de dollars.
Une pratique encadrée
Le marché des paris sportifs américain, qui s’apprête à devenir le plus gros marché légal du secteur au monde, sera encadré afin d’éviter toute dérive. D’ailleurs, le sénateur républicain Orrin Hatch a indiqué en début de semaine qu’il présenterait bientôt une proposition de loi au Congrès pour encadrer les pratiques au niveau national. Cependant, plusieurs observateurs, à l’instar de Jeremi Duru, professeur de droit à l'American University spécialisé dans le droit du sport, doutent de la capacité de Washington à légiférer rapidement sur ce sujet, alors que les Etats ont déjà lancé les hostilités.
Pour chaque Etat, le taux d’imposition et la place octroyée aux paris en ligne sont les deux questions principales. A titre d’exemple, le New Jersey, qui veut préserver ses casinos et ses champs de courses, pourrait opter pour un taux d'imposition sensiblement supérieur pour les paris en ligne afin qu’ils ne vampirisent pas une trop grande part du marché.
Avec Le Point