Très prisés des moins de 25 ans, les réseaux sociaux boostent les paris sportifs par le biais d’influenceurs recrutés par les marques pour faire passer leur message aux « Millennials » en pleine Coupe du Monde de football.
Depuis l’ouverture du marché des jeux d’argent et des paris en ligne, les 18-24 ans, qui placent plus de la moitié de leurs paris sur smartphones et tablettes, sont pour la première fois les plus nombreux à s’adonner aux paris sportifs en ligne, alors que les moins de 35 ans représentent plus de 70% du vivier de deux millions de joueurs en ligne.
Pas étonnant que les opérateurs de paris sportifs utilisent les réseaux sociaux pour communiquer vers cette jeune génération via des influenceurs, qui ciblent les parieurs débutants en leur proposant des offres attractives. Que ce soit sur Snapchat, Facebook ou Telegram, les influenceurs recrutent des parieurs, qui, contre une certaine somme d’argent, peuvent avoir accès à leurs pronostics. Outre l’argent que leur donne les bookmakers pour vanter leur mérite, les influenceurs peuvent également toucher des commissions sur les dépôts des joueurs qu’ils parrainent via un dispositif d’affiliation.
Pour certains, cette concurrence des influenceurs est déloyale. « 95% des pronostiqueurs présents sur les réseaux sociaux, c’est du vent, avec l’unique objectif de vendre des abonnements », déplore David Tennerel, auteur du blog Parieur Pro. Pour Julien Mirabel, auteur de « L’indispensable des paris sportifs » et ancien trader pour la Française des Jeux, « ces pronostiqueurs du dimanche font de la concurrence déloyale » face au travail sérieux et légitime que le site Pronostip, sur lequel il officie comme expert, propose gratuitement aux internautes. « Ce que ne font jamais ces influenceurs, par exemple, c’est de dresser un bilan, un historique de l’ensemble des résultats du parieur. Alors que c’est la base pour prétendre vendre un abonnement », poursuit-il. Selon lui, les gains mirobolants affichés sur les réseaux sociaux seraient faux. « Il est très facile de modifier une capture d'écran pour vendre une méthode miracle », avance-t-il.
En réponse à ce phénomène qui se développe de plus en plus sur les réseaux sociaux, l’Autorité de Régulation des Jeux en Ligne (ARJEL), qui rappelle par la voie de sa directrice juridique Caroline Larlus que « seule la publicité pour l’offre illégale peut être sanctionnée » a lancé une campagne de prévention, mettant en garde les joueurs.
Source : Les Echos