Au delà des paris en eux-mêmes, le turf fait vivre de nombreuses sociétés via des services annexes. Parmi celles-ci, on peut citer la presse spécialisée. Or, à cause du lancement annoncé d'un nouveau quotidien, appelé Geny Courses, dès le 24 septembre prochain, les autres titres de la presse hippique dénoncent un conflit d'intérêts.
Une confusion des genres de la part du PMU ?
Si l'envol de ce nouveau quotidien Geny Courses pose problème chez ses concurrents, l'explication est simple. Geny Courses est édité par la société Geny, qui n'est qu'autre qu'une filiale du PMU, l'organisatrice monopolistique des courses hippiques en France. Du coup, pour beaucoup, le PMU ne devrait pas jouer sur les deux tableaux. Ces adversaires du PMU expliquent leurs arguments dans l'ensemble de la presse depuis déjà quelques semaines. Par exemple, Nathalie Hayache, qui dirige le magazine concurrent Le Meilleur, a indiqué la presse qu'elle trouvait cela "choquant".
Une possible redéfinition du marché des magazines de turf
Mais, si l'argument d'un conflit d'intérêts est celui qui est souvent indiqué en premier pour dénoncer Geny Courses, le véritable problème que risque de poser ce nouveau journal à ses concurrents est autre. En effet, Geny Courses sera vendu au prix d'un euro seulement; il comprendra environ quarante pages, toutes en couleurs. Aujourd'hui, le leader de cette industrie est Paris Turf qui vend tous les jours plus de 50 000 exemplaires de son quotidien, mais à 1,60 euros. Geny Courses risque donc de rebattre les cartes avec un prix défiant toute concurrence. Pour les opposants à ce projet, ce prix ne peut être possible que par la structure même du PMU. La concurrence n'aura jamais les moyens de baisser les coûts de ses publications de manière si importante.
Le PMU passe outre les critiques
Malgré les critiques, le PMU ne compte pas faire marche arrière. Le groupe s'est défendu de tout conflit d'intérêt en répétant à qui veut l'entendre que sa filiale Geny et la future rédaction du quotidien étaient totalement indépendantes. Finalement, la question risque d'être rebattue lors de la revoyure des questions sur les jeux en ligne dans quelques mois à l'Assemblée Nationale.