Un chercheur de l’IRIS sceptique quant à la somme évoquée dans l’affaire des soupçons de trucage du match entre le PSG et l’Etoile de Belgrade
Si une enquête a été ouverte par le Parquet national financier français sur un possible trucage du match de Ligue des Champions qui a opposé le PSG à l’Etoile Rouge de Belgrade le 3 octobre dernier, l’affaire laisse sceptique l’expert des paris sportifs Christian Kalb, interrogé par nos confrères de RMC Sport.
Alertée par l’UEFA qui avait été informé que l’un des dirigeants du club serbe s’apprêtait à parier cinq millions d’euros sur la défaite par cinq buts d’écart de son équipe avec pour objectif de récupérer une dizaine de millions d’euros, le Parquet national financier a ouvert une enquête suite à la victoire du PSG 6 à 1.
Interrogé par RMC, Christian Kalb, chercheur associé à l’IRIS, s’est montré assez sceptique quant à la somme évoquée. « Personnellement, je n’ai jamais vu ça. Si on me disait cinq millions de gains, je dirais oui. Mais cinq millions de mises, ça me paraît vraiment beaucoup. A l’échelle mondiale, ça représente sans doute 5% du chiffre d’affaires. Pour déguiser une telle somme, il faudrait avoir recours à plusieurs milliers de personnes afin de rester en dessous des radars qui détectent ce type de fraude », affirme-t-il, précisant qu’il « serait vite détecté. Chez un opérateur, il y a des systèmes de contrôle qui permettent de le voir. Donc un fraudeur est obligé de répartir ses mises chez de nombreux opérateurs, notamment illégaux. Et puis un pari de 5 millions sur un écart de cinq buts, c’est un énorme risque. Si j’étai une mafia, je ne jouerais pas en France parce que c’est le pays le plus contrôlé au monde. Le système de l’Autorité de régulation des jeux en ligne (ARJEL) est excellent. Elle a accès aux données de tous les opérateurs de paris en temps réel. Une mafia aurait plutôt intérêt à jouer en Asie, en Amérique centrale ou dans les pays de l’Est, là où il y a un très grand nombre d’opérateurs illégaux ».
Source : RMC Sport