Jean-François Vilotte, président de l’ARJEL, a fait le point sur la situation actuelle du marché du poker en ligne avec nos confrères de Club Poker, et a évoqué plusieurs points cruciaux, dont la fiscalité, l’ouverture des liquidités et des variantes du jeu.
Selon Jean-François Vilotte, le recul du poker en ligne au troisième trimestre s’explique par plusieurs facteurs, dont la conjoncture économique. Mais pas seulement. En effet, la fiscalité joue également un rôle. D’ailleurs, l’ARJEL a formulé une proposition visant à modifier l’assiette fiscale, « en considérant qu’une taxation sur le produit brut des jeux (PBJ) était un choix plus logique sur le plan économique que sur le montant des mises ». Mais selon lui, l’argument fiscal n’est pas suffisant pour expliquer l’état actuel du marché du poker en ligne. Il faut également prendre en compte la concurrence des sites illégaux, et veiller à ce que l’offre légale reste attractive. Il convient également de prendre en compte la masse des joueurs, qui doit être « suffisante pour que les sites soient attractifs et que les joueurs, quel que soit leur niveau, puissent trouver plaisir à s’asseoir à leurs tables. 90% des mises sont le fait de trois opérateurs, 80% des mises le sont même de deux opérateurs uniquement. On voit donc bien l’importance pour le poker du volume des masses », souligne Jean-François Vilotte, qui estime qu’il faut également avancer sur le sujet des liquidités internationales. « Nous le disons aujourd'hui, nous l'avons redit au gouvernement, tout en rappelant bien sûr qu'une modification de la loi est nécessaire. Nous travaillons avec nos amis italiens et espagnols sur cette question importante. Il est important de la faire évoluer. Pas dans n'importe quelles conditions, et bien sûr sans préjudice des autres objectifs de régulation. Mais il faut faire évoluer cette question. Il existe aujourd'hui des standards de régulation qui permettent de traiter cette question des liquidités et d'en envisager la mutualisation à l'avenir ».
Proposer davantage de variantes
Selon Jean-François Vilotte, il faut adapter l’offre à la demande et autoriser plus de variantes de poker. « Ce n'est pas l'ARJEL qui arrête la liste des variantes autorisées. Cette question relève d'un décret du Ministère de l'Intérieur. Je dois dire que je pense que ça manque de réactivité. Quand on régule de la sorte un marché qui est extrêmement évolutif, on risque de ne pas tenir notre objectif d'une offre suffisamment attractive pour chasser l'offre illégale. L'enjeu que nous avons aujourd'hui à traiter s'agissant du poker, c'est donc de donner au régulateur les outils juridiques nécessaires pour faire évoluer l'offre de manière réactive, toujours bien sûr sans préjudice pour les autres objectifs de régulation ».
Avec Club Poker