Le Groupe Partouche, qui aurait financé des membres de la famille Partouche ou des dirigeants du Groupe, afin qu’ils jouent sur le site du poker en ligne Partouche.fr, pratique interdite par la loi de mai 2010, serait dans le collimateur de l’ARJEL selon le site Mediapart.
Mediapart, qui a eu accès a une série de documents internes du Groupe Partouche, révèle que « de drôles de joueurs semblent avoir bénéficié de faveurs », dont Yohan Zenou, inscrit sous le pseudo « yozenou », qui a déposé « en tout et pour tout 175€ d’argent personnel sur son compte virtuel, ouvert sur Partouche.fr en avril 2011. A part ça, il a beaucoup joué gratuitement : au lieu d’acheter comme tout le monde ses tickets d’entrée sur les tournois, il a bénéficié d’une centaine de « pass » offerts par l’entreprise, pour un montant total dépassant les 36.000€. A l’arrivée, le jeune homme de 22 ans a beaucoup gagné. Début février, il avait déjà transféré 27.500€ vers son compte bancaire, d’après sa fiche confidentielle. Or, « yozenou » appartient à la famille de Katy Zenou, membre du Directoire du Groupe Partouche et administratrice de Partouche Gaming France (PGF), la filiale en charge du site web ».
Le Groupe Partouche va devoir rendre des comptes. En effet, l’ARJEL a ouvert fin 2012 une enquête sur les pratiques de Partouche Gaming France. D’après les informations de Mediapart, « le gendarme des sites de poker et de paris sur Internet a déjà diligenté des vérifications sur une quarantaine de comptes joueurs qui intriguent, tous ouverts sous pseudos, le plus souvent par des salariés du Groupe ». En outre, « l’ARJEL soupçonne que certains aient enfreint la loi de 2010 interdisant aux dirigeants d’entreprises de poker en ligne de miser à titre personnel, ou que certains aient bénéficié de gratifications indues soit sous forme de « bonus » directement versés en euros sur les comptes des joueurs, soit sous forme de « tickets d’entrée » à des tournois théoriquement payants, valant plusieurs centaines d’euros chacun ». Selon Mediapart, Patrick Partouche, Président du Conseil de Surveillance du Groupe, qui a dirigé Partouche Gaming France d’avril à août 2010, aurait également un compte.
Par ailleurs, un audit de sécurité effectué sur Partouche.fr aurait révélé plusieurs insuffisances. Le site a trois mois pour se mettre en règle, suite à une mise en demeure de l’ARJEL. Toujours selon les informations des Mediapart, « le Groupe vient d’écoper d’un avertissement de la part du Ministère de l’Intérieur concernant ses activités de casino, à l’issue de son « Partouche Poker Tour » organisé au Palm Beach de Cannes en septembre 2012 ». En effet, pour faire grimper le prize pool à 5 M€, le Groupe aurait versé de sa poche une somme supérieure au montant maximum autorisé par la loi.
Source : Médiapart.fr