Il y a à peine quelques jours, les services fiscaux du ministère du Budget ont publié un rapport d'évaluation très attendu. Celui-ci portait sur la revoyure de la loi du 12 mai 2012, loi sur la libéralisation des jeux légaux en ligne. Les professionnels du secteur n'ont pas tardé à réagir aux propositions étatiques, par le biais de différents regroupements. Alors que la Fédération française des entreprises de jeux en ligne (FFEJEL) se félicitait du statu quo qui ressortait de ce rapport, l'Association française des jeux en ligne (AFJEL) s'est fait l'écho des mécontents et demande d'ailleurs à être reçu rapidement par le ministère.
Un rapport bénéfique pour les sociétés historiques
Le rapport gouvernemental, en quelques mots, a émis l'idée de conserver le mode de taxation mis en place en 2010 et le maintien du lien entre les activités en dur et les activités en ligne. Pour la FFEJEL, cela est une bonne chose. Il faut en effet dire que cette fédération rassemble les deux anciens opérateurs monopolistiques, le PMU et la Française des Jeux, ainsi que les propriétaires de casinos en dur, Barrière, JOA et Tranchant. Ces entreprises sont largement avantagées par le maintien du mode de taxation actuelle. Grâce à leurs activités offlines, elles conservent des bénéfices forts et peuvent contrebalancer des pertes ou un manque de compétitivité online. Du coup, certains observateurs n'ont pas hésité à parler d'un rapport qui porte les empreintes des deux opérateurs historiques.
De leur côté, l'AFJEL, qui regroupe les sociétés principalement dédiées aux jeux en ligne Zeturf, Betclic, Iliad Gaming, BetNet, France Pari et Everest critiquent fortement ce rapport, qui, s'il n'est pas revu, les forcera à plus ou moins court termes, à fermer leurs sites. Elles ne peuvent pas continuer à perdre de l'argent et ouvriront donc la voie à la création d'un secteur quasi-monopolistique. Du coup, l'AFJEL a demandé à être reçu en urgence par Valérie Pécresse afin d'exprimer ses doléances. Elle a d'ailleurs rappelé, en citant les rapports de Jean-François Lamour et François Trucy, deux parlementaires UMP, que la majorité des experts du secteur appelait également à des changements profonds.
Un débat dont Internet se fait l'écho
Sur le Net, joueurs et professionnels n'hésitent pas, sur des dizaines de blogs et de forums, à critiquer l'attitude du gouvernement qui, selon eux, est un mélange entre du conservatisme et une méconnaissance des enjeux sous-entendus dans ces questions. Pourtant, tous s'accordent à dire que le marché français du jeu en ligne est dans une bien mauvaise passe et souffrira d'un statu quo.