Bercy multiplie les contrôles fiscaux chez les 100 meilleurs joueurs de poker en France, assimilant cette activité de loisir à une activité professionnelle. C’est ce que révèlent nos confrères de Challenges.fr en exclusivité.
Philippe Ktorza, 4ème joueur français de poker a reçu il y a deux semaines une lette de la Direction Nationale des vérifications des situations fiscales l’informant d’un contrôle fiscal. « L’ARJEL dispose pour chaque joueur des montants engagés, des gains et du temps consacré sur chaque site de jeu en ligne, du pain bénit pour le fisc », a déclaré le joueur à Challenges. Pour Bercy, vu le temps que Philippe Kktorza a passé à jouer au poker, cela s’apparente à une activité professionnelle. Ses gains doivent donc être taxés comme des revenus. Le joueur exerce pourtant une autre activité professionnelle.
Par ailleurs, jusqu’à présent, le poker étant considéré comme un jeu de hasard, les gains n’étaient pas imposables. L’avènement d’Internet permet désormais d’obtenir des informations sur le temps consacré par les joueurs à cette activité, et ainsi de différencier amateurs et professionnels. Pour Philippe Ktorza, qui a engrangé quelque 900 000$ de gains depuis le début de l’année, ce changement de règles en cours de route n’est pas loyal. Selon un opérateur de poker en ligne, « les redressements déjà signifiés font état de montants s’échelonnant entre 40 000 et 1 M€ », le fisc considérant que cette activité s’apparente à du travail dissimulé. Les joueurs, qui sont en train de créer une fédération, ont déjà contacté les opérateurs afin de récupérer des preuves des droits d’entrée aux tournois, pouvant venir en déduction des recettes. Plus difficile pour le fisc de s’attaquer au numéro 1 français, Bertrand Grospellier, qui réside à l’étranger, tout comme la moitié des joueurs du Top 10. Une solution également envisagée par Philippe Ktorza. Les turfistes pourraient être la prochaine cible de Bercy.
Avec Challenges