Nicolas Béraud, président de l'AFJEL, l'Association Française des Jeux en Ligne, entité qui regroupe les principaux opérateurs français, a donné une interview à IGAmagazine. Cela a été l'occasion pour lui, un des hommes forts du marché du jeu en France, de tirer la sonnette d'alarme et d'appeler les politiques à adopter de profonds changements dans le fonctionnement français.
La loi du 12 mai 2010, une base à améliorer
La loi de mai 2010, qui autorise l'ouverture d'un marché français du jeu en ligne, a un an et demi d'existence. Nicolas Béraud en fait donc un constat: si celle-ci a permis l'ouverture d'un marché protecteur pour le joueur, elle a de nombreuses limites, notamment par le manque fort d'attractivité qu'elle permet. Selon lui, trop de joueurs français partent jouer sur des sites étrangers, même s'ils sont illégaux, car les opérateurs français ne peuvent pas offrir des gains comparables. Ce manque d'attractivité est selon lui issu de deux règles imposées avec la loi de 2010: d'un côté, les opérateurs sont taxés selon les mises et non selon leur produit brut des jeux, c'est à dire la recette engendrée par leurs activités. De l'autre côté, ces mêmes opérateurs ont un taux de reversement aux joueurs limités à 85 %, alors qu'à l'étranger, ce chiffre est beaucoup plus élevé. De fait, les joueurs ne peuvent espérer gagner des sommes gigantesques. Pour Nicolas Béraud, le gouvernement doit absolument revoir ces deux choses pour que le marché français redevienne attractif et que les 800 000 joueurs qui sont inscrits sur des sites à l'étranger reviennent jouer légalement.
Un appel à une revoyure de grande ampleur
Une revoyure de la loi du 12 mai 2010 est prévue d'ici quelques semaines par le gouvernement. Alors que beaucoup craignent que celle-ci ne change pas le fonctionnement français en profondeur, le président de l'AFJEL n'hésite pas à prévenir des conséquences désastreuses prévues à terme si rien ne change. Selon lui, seuls les deux opérateurs historiques parviendraient à s'en sortir, sans toutefois gagner d'argent. Tous les autres opérateurs seraient obligés de sortir du cadre légal pour réussir à tirer des bénéfices. Il reconnait toutefois que les décideurs écoutent les avis de chacun, ce qui lui permet d'espérer pour la suite.
Source: IGAmagazine
Articles liés:
Sénateur Trucy: taxer le PBJ est une des priorités
Christophe Blot: taxer les paris sur le PBJ et non sur les mises
BetClic demande une baisse des taxes et l'autorisation des jeux de casino