Le poker en ligne a connu une année 2012 contrastée. C’est ce que révèle le rapport annuel publié récemment par l’ARJEL. En effet, l’essoufflement du « cash game » n’a pas été compensé par les tournois.
L’an dernier, le nombre moyen de comptes joueurs actifs chaque semaine a chuté à 295.000, contre 300.000 en 2011. Si l’évolution sur l’année du nombre de comptes joueurs est restée positive (+2% à 1.713.000), il n’en est pas de même pour les mises, dont le montant total pour le « cash game » est en recul de 5% à 6.181 M€. Ce ralentissement après une année 2011 dynamique n’est pas compensé par la progression des tournois, dont les droits atteignent 1.397 M€, soit une croissance de 21% par rapport avec l’année précédente. Une dynamique des tournois qui s’explique par les choix commerciaux des opérateurs. Le produit brut des jeux (PBJ) a diminué de 5% à 297 M€ alors que le taux de retour aux joueurs (TRJ) est resté stables à 96%. Les prélèvements obligatoires ont quant à eux chuté de 5% à 100 M€. A noter que les opérateurs ont réduit de 11% les montants de bonus offerts aux joueurs à 61 M€, contre 69 M€ en 2011.
Le ralentissement de l’activité de « cash game » a sans doute plusieurs causes, à commence par une insuffisance du renouvellement de la base des joueurs. En outre, une liquidité trop limitée chez bon nombre de petits opérateurs a pu avoir une incidence également sur le secteur. Enfin, le poker a été impacté avant les paris sportifs et les paris hippiques par les effets de la crise économique et ses conséquences sur le budget que les Français consacrent au jeu.
Aujourd’hui, la base du poker en ligne demeure étroite. Aucune nouvelle variante de jeu n’ayant été autorisée, l’attractivité du marché est susceptible de diminuer, avec un risque de voir les joueurs et notamment les gros joueurs, se retourner vers l’offre illégale, plus attractive. En réponse à ce problème, le Collège de l’ARJEL a émis le souhait d’un élargissement maîtrisé de l’offre par l’introduction de trois nouvelles variantes de poker et par la levée de l’interdiction législative des tables internationales, sous conditions que n’y soient acceptés que des joueurs de pays où les exigences de régulation sont comparables à celles en vigueur en France, et après formalisation d’un accord au niveau des autorités de régulation. La levée de ces deux contrainte permettrait de consolider le marché et de lutter contre les opérateurs illégaux de manière plus efficace.