Le feuilleton Full Tilt Poker pourrait véritablement faire l'objet d'une série télévisée. En effet, entre incertitudes, malversations et rebondissements, il y a ici de quoi faire tenir le monde en haleine. Malheureusement pour les joueurs possédant encore des actifs dans FTP, il ne s'agit pas d'une fiction. Hier a eu lieu le dernier rebondissement en date avec l'abandon, par le Groupe Bernard Tapie (GBT) des négociations avec le Département de Justice Américain (DoJ) pour la reprise du site. C'est finalement le leader mondial PokerStars qui devrait rafler la mise.
Une opposition cristallisée sur le remboursement des joueurs
Alors que les pourparlers entre GBT et le DoJ semblaient se dérouler sans encombre, malgré une date de réouverture du site maintes fois repoussée, c'est finalement avec surprise que le monde du poker apprend l'échec de ceux-ci. La cause en est assez simple. Le Groupe Bernard Tapie s'était engagé à rembourser les joueurs qui avaient encore de l'argent dans Full Tilt Poker. Toutefois, cela devait se faire en plusieurs étapes. Tout d'abord, 94,9 % des joueurs hors des Etats-Unis auraient pu reprendre leur argent dès le premier jour. Pour les autres, il aurait fallu attendre plus de temps, sans qu'une date précise ait été annoncée. Toutefois, le Département de Justice aurait demandé il y a quelques jours (et de façon imprévisible d'après le GBT) que toutes les sommes à rembourser le soit dans un délai de 90 jours. Ce que ne pouvait pas assurer le groupe français. Toutefois, il semblerait que l'arrivée dans la course de PokerStars ait joué sur l'échec de cette reprise.
PokerStars en invité de dernière minute
En effet, d'après de nombreuses sources journalistiques, et sans que cela n'ait été confirmé ni par PokerStars ni par la justice américaine, il semblerait que l'opérateur en ligne soit entré dans la danse de la reprise de Full Tilt Poker. Celui-ci aurait ainsi proposé 750 millions de dollars dont 330 réservés au remboursement des joueurs. D'ailleurs, ces derniers pourraient tous retrouver leur argent dès le jour de la reprise. Face aux 80 millions de dollars de rachat proposés par le Groupe Bernard Tapie et un remboursement échelonné, il semble que le DoJ ait préféré la première solution.
Pourtant, PokerStars aurait inclus dans son accord la fin des poursuites envers certains de ces dirigeants, compromis peut-être dans les malversations autour de Full Tilt Poker. Les représentants du Groupe Bernard Tapie n'ont d'ailleurs pas tardé à réagir: s'ils regrettent que l'échec des négociations puisse renvoyer les joueurs vers de l'incertitude, ils se satisfont de la reprise possible des actifs de l'ancien numéro un mondial, si cela peut permettre un remboursement intégral. Enfin, ils n'hésitent pas à s'inquiéter du monopole qu'est en train de se construire PokerStars.