Selon l’autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel), le marché, qui a terminé fin 2013 son troisième exercice complet d’activité, a atteint une certaine maturité et l’offre légale est désormais bien installée sur le marché français.
Si le marché des jeux d’argent en ligne est traditionnellement perçu comme un marché dont la dynamique est directement liée au périmètre et à la profondeur de l’offre, il a su trouver d’autres ressorts de croissance. Le segment du pari sportif montre ainsi clairement un découplage progressif entre le niveau d’activité et le contenu et la qualité de l’offre. Cette évolution est en revanche peu perceptible pour le pari hippique, où l’introduction de courses étrangères n’a pas dynamisé le marché de façon durable. S’agissant du poker, la stabilité de l’offre apparaît comme un facteur de sclérose du marché, en dépit de l’introduction, à l’initiative de certains opérateurs, de nouvelles manières de jouer.
Aujourd’hui encore, la situation financière des opérateurs agréés reste fragile. Après une année 2011 difficile, la situation s’est nettement améliorée en 2012. En 2013, la progression vers l’équilibre d’exploitation s’est poursuivie, la perte globale ayant été réduite à 35 M€. De son côté, la marge exprimée en pourcentage du produit brut des jeux est passée de -27% en 2011 à -12% en 2012 et à -5% en 2013. Le secteur des paris sportifs en ligne, qui représentait 47% de la perte d’exploitation totale en 2012, en représente 66% en 2013. En valeur, cette perte s’est néanmoins réduite, passant de 40 à 23 M€ entre les deux exercices. Le marché du poker en ligne contribue pour 26% à la perte d’exploitation globale, contre 42% en 2012. La perte a été divisée par 4, passant de 36 à 9 M€. Le marché des paris hippiques en ligne ne représente plus que 8% de la perte d’ensemble, contre 11% l’année précédente. En valeur, l’exploitation frôle l’équilibre, avec une perte de 3 M€, contre 10 M€ en 2012.
En dépit d’une baisse de 27 millions d’euros du Produit Net des Jeux (PNJ), qui est passé de 338 à 311 M€, la perte d’exploitation globale est passée en un an de 85 à 35 M€. On constate ainsi que cette amélioration de 50 M€ du résultat d’exploitation provient pour l’essentiel de la compression des dépenses marketing des opérateurs, qui s’est élevée à 60 M€. L’effort de réduction a été réalisé principalement par le secteur du poker, qui a contribué pour 34 M€ à ce montant, contre 18 M€ pour les paris hippiques et 7 M€ pour les paris sportifs. L’amélioration du résultat d’exploitation d’ensemble du secteur a été due pour plus de moitié (52%) au poker, qui a vu son résultat se redresser de 26 M€ pour s’établir à -9 M€ en 2013.
Le secteur des paris sportifs a quant à lui contribué pour un tiers (34%) à cette amélioration, sa perte s’étant réduite de 17 M€ entre les exercices 2012 et 2013.
Enfin, les paris hippiques ont contribué à l’amélioration globale de la rentabilité d’ensemble à hauteur de 14% (soit 7 M€), grâce à une perte ramenée à 3 millions d’euros.
Une légère augmentation des dépenses des joueurs en 2013
L’an dernier, le montant moyen des dépôts par compte joueur actif a progressé de plus de 2,6%, passant de 490€ en 2012 à 503€ en 2013, alors que le montant moyen des mises par compte joueur actif est passé quant à lui de 4.220€ en 2012 à 3.955€ en 2013. Cette baisse de 5,3% s’explique par notamment par la baisse du nombre de joueurs de poker, dont les mises moyennes par compte joueur actif sont largement supérieures à celles des autres joueurs en ligne. On notera que le nombre de parieurs sportifs a progressé, alors que celui des parieurs hippiques est resté stable. Enfin, le montant moyen de la perte nette par compte joueur actif est passé de 313€ en 2012 à 321€ en 2013, soit une progression de 2,5%.
Un nombre d’opérateurs actifs toujours en recul
En 2012, 15 opérateurs avaient quitté le marché français pour seulement deux nouveaux entrants. Ces retraits avaient engendrés l’abrogation de 17 agréments, si bien qu’au 31 décembre 2012, il ne restait que 22 opérateurs pour un total de 33 agréments. L’an dernier, la concentration du marché s’est ralentie même si elle ne s’est pas stabilisée. Seuls trois agréments ont été abrogés (Partouche Gaming France, LB Poker et Rekop Limited, ndlr) et un retiré suite à une procédure de sanction, pour un agrément délivré à Geny Infos. Au 31 décembre 2013, il y avait 18 opérateurs titulaires de 30 agréments. On notera que la concentration a concerné uniquement le secteur du poker. Ces retraits s’expliquent, hors cas de rachat ou de sanction, par l’incapacité des sociétés concernées à atteindre une part de marché conforme à leurs prévisions.