L'information peut prêter à sourire de prime abord, mais elle résume bien en réalité le désarroi dans lequel peut conduire l'addiction aux jeux d'argent. Un homme, joueur impulsif et accro aux jeux, attaque l'Etat devant le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne. L'audience, qui se déroulera ce jeudi 15 décembre, verra si le plaignant peut espérer repartir avec les 100.000 euros de dommages et intérêts réclamés par son avocat.
L'Etat n'aurait pas fait son travail de protecteur
L'Histoire débute en cours de l'année 2010. L'homme de 37 ans, qui laisse toutes ses économies et une grande partie de son salaire dans les jeux d'argent de toutes sortes comme le casino, le poker et les jeux en ligne, demande à l'Etat d'être interdit de jeu. En effet, le ministère de l'Intérieur tient un fichier comprenant des personnes interdites de jeu, que ce soit pour des tentatives de triches ou à leur demande, pour des dépenses excessives. Cette interdiction tient compte également des jeux en ligne, puisque chaque opérateur doit vérifier, lors d'une inscription, de la présence ou non de la personne dans le fichier.
En 2010, l'Etat avait accepté la demande du plaignant. Mais pour des raisons techniques et une erreur dans les informations communiquées, cette interdiction n'avait pas fonctionné dans les faits. Dès lors, l'homme pouvait continuer à dépenser son argent sur les sites de jeux en dur ou en ligne et ne s’en était pas privé.
Le Tribunal administratif de Châlons-en-Champagne devra donc déterminer si l'Etat a manqué à son devoir protecteur envers l'addiction du plaignant, addiction reconnue médicalement par un psychiatre.